jeudi 5 juillet 2012

Mes téléphones

J’ai éclaté de rire tout seul, hier soir, au comptoir, quand je réfléchissais à ma série de billets, ici. Avant-hier, je parlais de mes voitures. Hier, je parlais de mes ordinateurs. Il m’est donc évidemment venu à l’esprit de faire un billet à propos de mes téléphones portables.

Je ne sais plus du tout pourquoi je me suis décidé à acheter un portable, à l’époque c’était relativement rare, mais je sais très bien pourquoi j’ai choisi ce modèle et c’est ce qui m’a fait rigoler, hier : j’ai choisi un Nokia 3410 (ou 3210, je ne sais plus, peut-être 3310, d'ailleurs...) parce qu’il était disponible en couleur ANIS.

C’était début février 2001, je m’étais pointé au bureau en ayant dans la tête l'idée d’acheter un téléphone et de prendre un abonnement. En tout, j’ai eu deux Nokia, deux Sagem et je suis à mon deuxième iPhone, j’ai pris l’habitude de changer tous les deux ans. C’est un peu le hasard mais les batteries de mes deux Nokia sont devenues HS au bout de deux ans.

J’avais pris mon premier Sagem car je voulais un appareil photo intégré. Les Nokia bien équipés étaient trop cher, à l’époque. C’est aussi une des raisons qui expliquent la baisse de Nokia ; alors qu’ils avaient des utilisateurs inconditionnels, les montées en gamme coûtaient la peau des fesses alors qu’avec le progrès techniques elles auraient du être « transparentes ».

Cela étant, peu importe. Ma carrière de possesseur de téléphone mobile n’aurait strictement aucun intérêt si je n’avais pas deux anecdotes à raconter, en plus de celle de la couleur « anis » qui a motivé le choix du premier.

Quelques jours après l’achat de ce premier, mon chef m’appelle. « Ah ! Je vois que tu as un téléphone portable, si tu veux je peux t’en avoir un d’entreprise ». Ainsi, pendant 7 ans, j’ai toujours eu sur moi deux téléphones, un personnel et un professionnel. Je passais tous mes coups de fil avec mon téléphone professionnel, utilisant le personnel pour les SMS et pour recevoir les appels (et pour prendre des photos).

N’importe quoi, donc. L’art de dépenser du pognon n’importe comment.

En illustration, un Nokia 5210 tel que j’ai eu pendant des années comme téléphone professionnel. C’était très bien.

La dernière anecdote presque racontable est la fin de vie de mon premier Sagem. C’était un soir, je rentre du bistro vers 21h30 en oubliant d’aller aux toilettes. J’arrive chez moi pressé, je me précipite dans les toilettes mais n’arrive pas à ouvrir ma braguette assez vite… Trop tard, me voila à pisser dans mon pantalon pendant quelques très longues secondes. Je précise pour mes aimables lecteurs que c’est la seule fois de ma vie où ça m’est arrivé.

Le problème est que j’avais le Sagem dans la poche…

J’ai réussi à le sauver mais il a continuer à puer pendant plusieurs semaines (je ne sais pas à quel point c’était psychologique, chez moi), ce qui fait qu’il m’a fallu le remplacer…

mercredi 4 juillet 2012

Mes ordinateurs

Je ne prends pas souvent la plume, pour ce blog, mais quand je m’y mets, je m’y mets… Hier, je citais la liste des bagnoles que j’avais eues ce qui me donne, aujourd’hui, de lister les ordinateurs. Ce n’est pas une tâche facile parce que les microordinateurs sont mes principaux outils de travail depuis mi 1987… 25 ans pendant lesquels j’ai passé plus de 40 heures par semaines devant un PC, en gros. Alors le soir, à la maison, ou le week-end, j’avais bien mieux à faire… jusqu’à l’apparition d’Internet en haut débit et des réseaux sociaux, dont les blogs, ce qui est, finalement, assez récent…

J’ai déjà raconté dans ce blog comme j’étais fan d’informatique quand j’étais adolescent, faisant partie d’un club informatique dès l’âge de 15 ans, âge minimum, auparavant j’y accompagnais mon père. Dès lors que mon métier est devenu « informaticien », à l’été 1987, j’ai complètement délaissé l’informatique pendant mes loisirs. Toujours est-il que pendant 7 ou 8 ans, j’ai passé l’essentiel de mon temps libre dans les locaux du club Microtel de Loudéac, Boulevard Pasteur… où je considérais les ordinateurs comme m’appartenant, ce qui ne dérangeait pas les autres membres du club dans la mesure où j’assurais la maintenance, la formation et l’assistance des nouveaux utilisateurs… Sans compter le rôle de concierge pour ceux qui n’avaient pas la clé.
Le premier ordinateur de ce club était un Goupil 1 mais c’est surtout sur un Goupil 2 que j’ai fait mes premières armes et appris la programmation en Basic. Le club était assez chichement doté, manquant de moyens (les ordinateurs coûtaient un bras à l’époque), aussi je pourrais énumérer la liste des machines que nous avons eues mais j’ai peur que la mémoire me joue des tours. Je me rappelle d’un Thomson TO7 puis d’un Amstrad (CPC 464 ?). Ensuite, nous avons eu deux ordinateurs « compatible IBM » (une autre époque !). Mais c’est bien le Goupil 2 qui était la machine la plus utilisée, la plus fiable, pendant plusieurs années, avec l’Amstrad, mais plus pour les jeux (comme il était à cassettes, la programmation était chiante). Tant qu’on en est sur les PC qui ne sont pas à moi, je tiens à noter une période, au début des années 1990, où mon chef a enfin compris l’intérêt de donner des PC relativement puissants aux développeurs, ce qui fait que je me suis retrouvé, au bureau, avec ce qui était à l’époque une véritable bête de course, un Compaq. Il était d’ailleurs relativement… compact ce qui permettait de le déplacer assez facilement en clientèle. Le travail devenait « un plaisir » (on ne passait pas des heures à compiler…). Sur l’Amstrad, j’ai appris le Pascal grâce au génial « Turbo Pascal » de l’époque et sur le Compaq, j’ai fait mes premières armes en C.
Mon père a également eu des ordinateurs mais j’ai un peu oublié. Je crois qu’il a eu aussi un Amstrad (à disquettes, le 6128 ?) et une machine MS-DOS (peut-être un Amstrad, aussi) mais, à l’époque, j’y touchais assez peu, étant déjà informaticien de profession, en faire pour le loisir m’énervait. Je me contentais de fournir des logiciels piratés à mon père. C’est mal.

Et moi ?

J’ai du mal à me souvenir.

Le premier ordinateur que j’ai acheté était un portable – enfin, une espèce de portable, rien à voir avec les machins d’aujourd’hui mais bien pratique. Je me rappelle l’avoir acheté dans le magasin Connexion de Vannes, c’était donc entre fin 1990 et mi 1993. Je ne sais plus pourquoi je l’avais acheté. Je l’utilisais relativement peu mais comme j’exerçais des responsabilités dans une association en Bretagne, je devais le trimbaler toujours avec moi « au cas où » mais l’utilisait très peu, uniquement pour des tâches administratives et la comptabilité. Du coup, il avait élu domicile dans le coffre de ma voiture (une ZX Volcane, si vous avez suivi mon billet d’hier).
Ce qui devait arriver arriva : ma voiture a été fracturée dans mon garage et l’ordinateur a été volé, juste avant l’été 1996. L’ordinateur ayant à l’époque environ cinq ans, ça ne me dérangeait pas trop pour ce qui concerne la valeur du machin (sinon, je ne l’aurais pas laissé dans la voiture). Par contre, j’ai été drôlement emmerdé du fait d’un cafouillage dans les sauvegardes de la comptabilité de l’association en question. J’étais donc dans la merde.

Il a d’ailleurs fallu que j’achète un PC en urgence parce que je dirigeais un centre de vacances de cette association en juillet. J’ai donc acheté un PC ACER. Comme c’était encore à l’époque où je rentrais tous les week-ends en Bretagne, le PC a donc fini par rester à demeure à Loudéac et par n’être quasiment jamais utilisé (il est resté dans ma chambre pendant plus de 10 ans, avec ma mère, on ne s’est décidé à le jeter que récemment). Pendant les quelques mois qu’il avait passez chez moi, j’ai pu découvrir Internet mais la connexion était trop lente pour qu’on puisse y trouver un quelconque intérêt, d’autant que j’avais « le haut débit » au bureau…

C’est fin 2001 que tout a basculé. Je crois. Je crois me rappeler que l’achat que j’ai fait à l’époque était un de mes derniers chèques en francs…

A l’époque, la mode, dans les entreprises, étaient d’offrir des ordinateurs à ses salariés en guise de prime (non imposable). Je ne sais plus quel texte de loi le permettait. L’entreprise pour qui j’étais consultant avait donc choisi d’acheter des PC pour ses employés. Comme il y avait beaucoup de consultants, elle leur avait proposé de participer à l’opération en nous vendant les PC a prix coûtant. 7000 francs pour un très bon PC de bureau, c’était donné (même si ça semble un peu cher aujourd’hui). C’était mon premier PC dans un environnement Windows (XP) alors que j’étais juste là resté fidèle à MS-DOS et il préfigurait l’usage que j’ai de mes ordinateurs personnels maintenant : aucun bricolage et de l’utilisation purement grand public.

Dès l’installation, je me suis rendu compte qu’Internet était indispensable (je l’avais déjà depuis cinq ans au bureau). J’avais un modem, il me fallait le CD d’un FAI. C’était un jour férié. Le magasin But près de chez moi était le seul ouvert et ils avaient des CD AOL.

C’était parti ! Il me fallait un identifiant. Je le voulais court. « njegou » étant déjà pris, c’est ainsi qu’est né « jegoun » !

Un peu plus de trois ans après, j’ai acheté un ordinateur portable. Je ne sais plus pourquoi. Enfin, je ne sais plus si c’est sur un coup de tête ou parce que le fixe donnait des signes de faiblesses. Je me rappelle qu’à un moment, je n’arrivais plus à me connecter à Internet avec l’ancien PC sans passer par le nouveau, en « réseau », le modem étant connecté au portable. Il me posait d’ailleurs un tas de petits problèmes et ramait réellement suite à l’installation d’un SP quelconque. J’aurais pu rétablir mais ça m’aurait fait prendre des risques inutiles et fait perdre un temps incroyable (à ma grande époque de consultant mon taux de facturation journalier dépassait largement le prix d’un PC…).

En fait, le portable répondait très bien à mes usage : un brin d’Internet, la gestion et l’archivage de mes photos numériques (on oublie, mais les appareils photos numériques ne se sont développés que depuis, j’étais un précurseur en matière de numérique, en ayant un des premiers réellement puissants, suite à un coup de tête du fait que je connaissais le commerçant avec qui je prenais le café tous les matins), la tenue de mon site web de l’époque (qui aurait du me maintenir à niveau à propos des technologies web)…

J’ai presque arrêté d’utiliser le PC de bureau, sauf quand j’avais besoin d’un environnement de travail confortable…

Tout a basculé entre les deux tours de la Présidentielle en 2007… Le 24 avril, je suis réveillé par un « tac tac ». Je ne sais pas pourquoi mais je comprends immédiatement que la tête de lecture de mon disque dur était tombée sur ce pauvre disque. Amen… J’avais acheté un PC portable de merde pour 7 ou 800 euros (à l’époque, début 2005, c’était peu). Il était mort. Amen. Tant pis pour moi. J’avais une magnifique tour de cinq ans qui fonctionnait toujours, il me suffisait de télécharger un nouveau driver pour le Modem, ce que j’ai fait au bureau dans la journée.

J’arrive à la maison, le soir, et j’allume le PC. Paf ! Boum ! L’alimentation explose…

Pas de bol. Deux PC HS en moins de 24 heures.

Ce ne me gênait pas trop (à part que ne pas avoir Internet au moment d’élections présidentielles était ballot).

J’avais déjà plus ou moins décidé d’acheter un ordinateur haut de gamme (non pas par snobisme mais je constatais que tous les gens, autour de moi, dépensaient des sommes délirantes pour acheter des extensions diverses, comme, à l’époque, des graveurs de DVD externes ce qui serait totalement saugrenu, maintenant). Dans le magasin (une petite boutique en Bretagne, tenue par un pote), j’ai décidé d’acheter un portable et de passer à la Wifi avec une box histoire d’en finir avec les câbles, les cartons, … J’ai donc pris un HP Pavillon avec Vista et un processeur Centrino pour la modique somme de 1300 euros (il valait 1200 dans un hypermarché mais j’ai eu un vrai service en l’achetant à mon pote, notamment la mise en route).

Ca fait cinq ans. Il tourne comme une horloge. Un vrai bonheur.

Je m’attends à ce qu’il rende l’âme prochainement mais le fait d’avoir un iPad et un iPhone diminuent l’intérêt du PC, pour moi, maintenant que ma principale activité avec ces machins tourne autour des blogs et de l’actualité politique en général.

L’iPad est très bien pour lire les flux RSS depuis son lit (ou ses toilettes).

mardi 3 juillet 2012

Mes voitures

Mes vacances s’organisent. Comme chaque année, je pose petite touche après petite touche sans avoir de plan précis mais un objectif global : une espèce de tour de France des copains avec une virée en Belgique et une fin probable à l’Université d’Eté du Parti Socialiste. La première pierre est posée : un week-end, avant les vacances, avec un gros noir, chez Didier Goux. Néanmoins, un premier problème se pose : je n’ai pas de voiture. Ca va faire trois ans (le troisième été sans voiture) pour des raisons que j’ai racontées par ailleurs.

En y pensant, je me suis rappelé « toutes » les voitures que j’ai eues depuis mes dix-huit ans et que je ne n’avais pas fait de vrai billet, ici, depuis bientôt 5 mois. Nostalgie ?

Petit, comme bout de mômes, je jouais beaucoup aux « petites voitures » et j’aimais bien les voitures de mes parents. De mon père, devrais-je dire, c’était toujours lui qui s’en occupait… Au plus loin que remontent mes souvenirs, mes parents avaient une Citroën ID (une espèce de DS bas de gamme pour ceux qui ne connaissent pas) et une 2ch. Vers 1975, de mémoire, on a eu un petit d’accent à Saint Brieuc et l’ID a rendu l’âme… Le châssis était plié. Dans l’urgence, mon père a acheté une CX, ce qui n’était pas dans ses plans initiaux. Nous étions trois enfants, pour pouvoir circuler avec les grands-mères, les chiens, les bagages, il fallait une voiture plus grande mais il n’y avait rien de satisfaisant sur le marché, à l’époque. En 1976, je crois, Citroën a lancé la CX Break Familiale et Peugeot une 505 équivalente. Je crois qu’on a acheté la CX Break Familiale en 1976 ou 1977 (de mémoire, c’était peut-être un peu après).

Pourquoi je vous raconte ça ? Pour fonder de décor d’une famille provinciale à la fin des années 70 mais aussi parce que, quand j’ai eu 16 ou 17 ans et donc l’âge de conduire avec mon père (je ne parle pas de l’âge légal, c’était bien entendu interdit), j’ai fait mes premières armes avec une 2cv et ce monstre, ce veau, qu’était la CX Break. J’ai notamment passé des heures à faire des manœuvres sur le parking de la pointe du Blaire avec ce tank.

Du coup, quand, vers 18 ans, je me suis pointé à l’auto école, je n’avais aucune difficulté à faire des manœuvres et à conduire. Mon moniteur a constaté que je serai près à passer le permis au bout de 15 leçons et nous primes rendez-vous pour le 15 juin 1984. Le 7 juin, je me suis rendu compte que c’était le jour de mon bac philo. J’ai donc appelé l’autoécole qui m’avait un créneau pour le 8 suite au désistement de quelqu’un. Je suis donc finalement allé passé le permis au bout de 13 leçons en étant prévenu moins de 18 heures avant…

Pendant l’épreuve, j’ai failli avoir un accident très grave : un imbécile avait débouché à fond en marche arrière d’un sens unique. C’est l’inspecteur qui a réussi à freiné. Je me rappelle de son expression. Il était livide. Il m’a déclaré : « c’est un miracle que je l’ai vu et que j’ai eu le réflexe ; à une demi-seconde près, nous étions mort ». Comme il avait vu que je me démerdais bien, il a mis fin immédiatement à l’examen et m’a donné mon papier rose. Ca fait 28 ans (et presque un mois) et ça ne nous rajeunit pas.

A noter que j’ai un mauvais souvenir de cette époque, des leçons de code, des leçons de conduite (malgré la sympathie des moniteurs)… Tout le monde me paraissait globalement incompétent… et je considérais l’autoécole comme une bande de voleurs. Notamment, c’était la secrétaire qui nous donnait les leçons de code et elle n’avait pas un QI à trois chiffres. Il n’empêche qu’à cette époque, le but des autoécoles étaient de permettre à des jeunes d’apprendre à conduire pour passer le permis… et c’était très bien. C’est vite parti en couilles, ensuite. Je me souviens de copains et de ma petite sœur qui ont passé le permis au cours des années suivantes. Les règles avaient changé et il est devenu trop difficile de passer le permis. La conduite accompagnée, introduite fin 1990, je crois, a amélioré le système mais je ne crois pas que ça soit parfait.

La première année « scolaire » après le permis s’est bien passé mais nous étions quatre chauffeurs pour deux voitures (en gros, ma mère, mon frère et moi, on se partageait la 2ch). Mon frère était étudiant à Rennes et moi à Vannes, on arrivait à se débrouiller mais la situation était un peu tendue, certains week-ends et pendant les vacances, on s’engueulait un peu… Mon père a fini par se décider d’acheter une troisième voiture.

Un jour, je suis arrivé à la maison, il y avait une Citroën LNA 11E garée devant. C’était la voiture de démonstration que mon père avait rachetée à la concession pour « une bouchée de pain ». Je me rappelle de quelques heures passées dans la voiture, ce premier soir, à bien lire la notice et tout ça… On est cons quand on est jeunes… J’ai longtemps considéré cette voiture comme la mienne alors qu’elle était plus utilisée par mon frangin qui faisait beaucoup plus de route. Cette année là, l’année scolaire 1985-1986, je roulais essentielle avec la 2cv.

La LNA 11E était très bien. Elle avait un énorme avantage : elle avait un « joli moteur » (la plupart des petites voitures de l’époque, n’avait pas 1,1 litre sous le capot) et elle était très légère. Ce qui fait que j’arrivais à démarrer plus vite que la plupart des branleurs qui avaient des voitures plus puissantes. Je me rappelle avoir grillé un type avec un BMW sur la rocade de Loudéac, ça m’avait fait rigoler.

Je ne sais plus trop bien pourquoi mais elle était devenue « à moi » (j’en étais le conducteur principal) mi 1988.

Entre temps, la situation était devenue invivable pour ma mère. Mon frangin prenait la LN la semaine et moi la 2ch. Il ne restait plus rien à la maison. Du coup, mon père a acheté ce qu’il y avait le moins cher sur le marché, une Fiat Panda, voiture qui était également très bien pour un jeune con comme moi, elle me permettait de rouler allègrement à 130 sur la 4 voies limitée à 110 quand je suis devenu étudiant à Nantes (il nous fallait à l’époque deux voitures fiables puisque mon frangin et moi étions étudiants assez loin).

En 1987 ou en 1988, mon père a remplacé sa CX par une Renault Espace (à l’époque c’était particulièrement innovant) et il a acheté, un peu après, peut-être, une Renault 5 mais j’ai oublié les circonstances : était-ce quand la 2cv a rendu à l’âme ou quand ma petite sœur a eu le permis ? Je ne sais plus si à une époque, nous n’avions pas cinq voitures : l’Espace, la 2cv, la R5, la Panda et la LN… Au fond, c’était très peu important pour moi puisque dès fin 1987, j’allais bosser à Paris pour un peu moins de trois avant le service militaire (dans le blog, j’ai raconté une période de trois mois à l’été 1988 où on bossait à Vannes mais nous avions des voitures de service).

Vers octobre ou novembre 1990, j’ai recommencé à bosser en Province. Il me fallait une voiture. Six ans et demi après le passage du permis, j’ai décidé d’acheter une voiture. Même si je n’avais que 24 ans, j’ai décidé de me rabattre une ZX Reflex 1,4L, une voiture de bon père de famille. Je crois me souvenir que lors de l’achat, mon père m’avait donné la LN que je puisse bénéficier de la « reprise constructeur ».

Je n’ai gardé cette voiture qu’un mois. Quand je l’ai reçue, j’étais extrêmement déçu par son faible niveau d’équipement : visiblement, le modèle que j’avais essayé était « toutes options » mais le commercial ne m’avait vendu aucune option. Le commercial a fait deux erreurs : comme geste commercial, il m’a offert un autoradio et un essuie glace arrière. L’autoradio fourni était une vraie merde, sans même la FM… et j’ai découvert que l’essuie glace était de série. Il avait commis le tort de mentionner le cadeau dans le bon de commande. Un courrier à la direction commerciale de Citroën et une semaine après, je recevais une nouvelle ZX, correspondant à mes attentes.

Je m’égare mais à cette époque, j’étais devenu un si fin négociateur, en ayant beaucoup appris et beaucoup réfléchis à cette histoire que je gagnais une fortune sur certains achats que je faisais (j’ai perdu la main vers 1995).

Le tournant est arrivé moins de deux ans après. J’avais certes une voiture parfaite, d’une tenue de route exceptionnelle (c’était une des premières avoir les roues arrières directrices) mais elle restait « terne ». D’ailleurs, jusqu’à environ 2000, toutes les Citroën se sont démodées très rapidement. Celle que je voulais acheter, alors, au printemps 1993, ne dérogeait pas au principe. Lors de l’annonce de la sortie de la Xantia, par Citroën, j’avais décidé d’en acheter une.

Je me suis donc pointé à une journée porte-ouverte pour sa présentation et je suis tombé sur le même commercial… qui m’a reconnu. Je lui ai fait part de mon envie. Il m’a dit « Hé ! Je te connais, tu vas encore regretter ton achat, tu ne vas pas acheter une familiale à 27 ans… » « Heu… » « Voila ce que je te propose : tu passes me voir lundi à Pontivy, là, un samedi, je suis débordé avec la journée porte-ouverte et on discutera mieux. »

Je me pointe dans son bureau le lundi et il me montre une voiture sur le parking. Il m’explique qu’il l’avait vendu à deux petits vieux mais que compte tenu de la forme des sièges, la dame avait beaucoup de mal. Il leur fallait donc changer en urgence et ils avaient opté pour une Xantia. Mais, ils ne l’avaient que depuis trois ou quatre mois, la changer comme ça leur coûterait beaucoup trop cher puisque Citroën n’offrait qu’un prix dérisoire. Il m’a donc proposé le deal suivant : il négociait avec Citroën pour l’achat de la Xantia des braves gens avec la reprise de ma ZX et il me vendait leur voiture avec une légère décote, moins la reprise de ma voiture tout en ôtant du prix toute la marge de négociation qu’il pouvait obtenir auprès de la concession et auprès de Citroën pour la vente de la Xsara. Vous m’avez suivi ? Non ? Pas grave… Je lui enlevais une épine du pied en lui permettant de « sauver les vieux » tout en obtenant une voiture quasiment neuve, à son juste prix même si la voiture n’était pas cotée, tout en bénéficiant, en plus, de la marge obtenue sur l’autre vente…

Il ne me restait plus qu’à l’essayer mais le gugusse m’a prévenu : « l’essayer, c’est l’adopter ». Effectivement, après un trajet d’une vingtaine de kilomètres, je me suis demandé comment je pouvais ne pas avoir déjà acheté une telle voiture. Je signais illico avec un petit pincement au cœur : mon père était mort quelques mois auparavant et c’est la première fois que je prenais une décision de cette importance sans lui demander son avis.

C’était une ZX Volcane coupée, 2 litre injection. 1600 km au compteur. 122 chevaux. Ma première vraie voiture (malgré une LN que je considérais comme m’appartenant et deux autres ZX).

Quelques mois après, ma mission en Bretagne s’arrêtait et je recommençais à bosser à Paris. En lointaine banlieue Parisienne, pour être plus précis, alors que j’allais décider d’acheter au Kremlin-Bicêtre. C’est ainsi que je faisais 35 kilomètres deux fois par jour pour le boulot et que je rentrais en week-end en Bretagne tous les week-ends, soit deux fois 430 km. La première année, j’avais fait 55 000 kilomètres. 60 000 la deuxième et, à peu près autant la troisième, au cours de laquelle je recommençais à travailler dans Paris. Fin 1996 ou début 1997, il a fallu que je change un peu de mode de vie : ce n’était plus possible d’aller au travail en voiture et de rentrer en Bretagne toutes les semaines (je suis passé à « toutes les deux semaines » puis, rapidement, à mon rythme actuel : « toutes les trois semaines). Puis, je me suis fait à l’évidence : quitter Paris en voiture le vendredi soir était une galère, c’était devenu beaucoup plus facile de rentrer en train.

Ainsi, je me suis retrouvé avec une voiture de quatre ans avec laquelle j’avais fait 180 000 kilomètres, qui était comme neuve (180 000 kilomètres à vitesse constante sur autoroute soit de province soit de banlieue n’est pas usant). Je la prenais surtout pour les vacances et roulais toujours beaucoup.

Je n’ai jamais compris pourquoi, il avait fallu que je change l’embrayage au bout de 140 000 kilomètres. Vu la conduite que j’avais (de longues distances), c’était surprenant. Ce sont les seuls frais importants que j’ai eus, d’autant qu’ensuite, j’ai arrêté de faire l’entretien dans les concessions Citröen. La fixation de l’alternateur a rendu l’âme vers 200 000 kilomètres et un copain a passé pas mal d’heures à réparer ça puisqu’il a fallu « re-tarauder le pas de vis » ou un truc comme ça. Ca lui a couté cinq ou six heures (et ça m’a couté un restaurant). Vers 180 000 kilomètres, j’ai eu pas mal de problèmes d’électronique : un capteur « de pas à pas » qui déconnait. La voiture callait tout le temps. Ca a duré six mois, jusqu’au jour où je me décide à aller au garage. L’électricien a branché ma voiture sur un ordinateur, cliqué sur un truc et je n’ai plus eu aucun problème. Vers 240 000 kilomètres, il y a une bougie que je n’arrivais plus à changer, il aurait fallu faire des investigations avec un mécano meilleur que celui qui me faisait l’entretien courant.

A 260 000 kilomètres fin 2001, j’avais un contrôle technique à faire. Il me fallait changer les quatre pneus, les amortisseurs et quelques bricoles sans compter la courroie de distribution qu’il aurait fallu changer l’année suivante, ma bougie récalcitrante à mettre au pas, … J’ai donc pris à regret la meilleure solution qui s’ouvrait à moi : remplacer ma voiture.

Je me suis donc pointé un samedi dans un machin d’occasions récentes de chez Citroën. J’ai expliqué ma situation au gars qui ne pouvait pas grand-chose pour la reprise de ma ZX (il m’a même fait comprendre que c’était plutôt un boulet pour lui). Il n’empêche qu’il m’a proposé une voiture de même type, une Xsara VTS 2.0, 138 chevaux de 10 000 kilomètres, pour un montant exactement identique de ce qu’il m’avait fallu payer pour la ZX près de 10 ans avant mais avec un équipement bien supérieur (sans compter la puissance supplémentaire) : GPS, radar de recul, allumage automatique des feux, essuie glace automatique (et j’en passe, mais ce sont des machins que je ne retrouve pas systématiquement dans les voitures de locations que je prends aujourd’hui, ce qui montre que le progrès n’est pas si rapide).

J’ai bien aimé cette voiture aussi. Peut-être pas autant que la ZX mais bon… Peut-être pas aussi speed mais beaucoup plus stable à grande vitesse alors qu’après 180 kilomètres heures, la ZX devait être tenue à deux mains. J’ai poussé la Xsara à près de 200, elle ne bougeait pas. Rassurez-vous, je ne suis pas taré, je n’ai fait aucune pointe de vitesse avec la Xsara en France et, avec la ZX, c’était toujours des accidents. De toute manière, à partir de 2002 ou 2003, ça a commencé à craindre de faire des conneries.

J’ai beaucoup moins roulé avec la Xsara qu’avec la ZX même si à l’occasion d’un changement de job, j’ai recommencé à aller en Bretagne avec…

A un retour, en novembre 2009, le pot d’échappement s’est cassé la gueule… et j’étais en retard pour le contrôle technique. Les aléas de la vie Parisienne étant là, je travaillais loin de chez moi et ne pouvais trouver de temps pour faire les réparations en semaine, comme je faisais jusqu’en avril 2008 (j’avais un garage près du boulot). J’ai donc « tardé » dans la réparation… et pris l’habitude de prendre des voitures de locations. C’était très bien. En fait, je me suis rendu compte que je n’avais plus confiance dans la Xsara depuis qu’elle avait perdu son pot d’échappement sans crier gare. Prendre des voitures de location était devenu un confort, je partais en sécurité et n’avais plus à m’occuper de l’entretien (c’est très chiant en banlieue Parisienne quand vous bossez loin…).

Aux vacances de Noël 2011, deux ans après donc, en discutant avec un pote, je me suis rendu compte qu’il avait besoin d’une voiture et que j’en avais une : je la lui ai donné à condition qu’il s’occupe de tout. Le rapatriement en Bretagne (par un pote) et les réparations (par le même pote) lui ont coûté moins de 1500 euros, l’heureux homme.

Et je me rends compte qu’on vit très bien sans voiture.