mercredi 11 avril 2012

Attendre le 6 mai

J’attends le 6 mai à 20 heures. Ce n’est pas de l’impatience, on n’est jamais impatient de vieillir. Je n’attends pas d’être débarrassé ou d’avoir un nouveau Président. Si, en fait. J’attends surtout de savoir. Savoir si les cinq années de lutte contre un pouvoir en place seront terminées, savoir si nous pourrons vaquer à autre chose, savoir qu’on pourra arrêter ou savoir qu’on en reprendra plein la gueule pendant cinq ans.

Le 6 mai à 20 heures, j’espère être à Solférino, non pas pour le principe mais pour faire la fête avec ceux dont je partage la lutte. La soirée se poursuivra probablement vers Bastille. Je rentrerai surement chez moi, je n’aime pas spécialement les grands raouts. Je préfère être avec quelques copains, au comptoir. Peut-être un Kremlin des Blogs, le 7 au soir.

J’attends le 6 mai parce que je suis fatigué. Fatigué de me battre pour démontrer deux évidences : Nicolas Sarkozy est un mauvais Président pour la France et François Hollande est le seul à porter un projet crédible. Fatigué des réacs, des « vrais gauchistes », des centristes, complètement déconnectés de réalités. Non François Hollande n’agira pas comme Nicolas Sarkozy. Non François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon n’ont pas un programme applicable.

Le SMIC à 1700 euros ? Comment on fait dans l’administration territoriale ? On augmente les impôts pour payer les salaires. Le pouvoir d’achat donné d’un côté qui repart dans les taxes et l’inflation ?

Pourtant, dès le 22 avril, il nous faudra travailler ensemble : les électeurs de toute la gauche et un maximum d’électeurs de François Bayrou, tout droit derrière un candidat, car il n’y a pas d’autre solution. Au second tour, on élimine. J’entends déjà tous ces peine-à-jouir ronchonner parce que François Hollande ne reprend pas toutes les propositions de Jean-Luc Mélenchon et François Bayrou. Ils vivent dans un autre monde.

Alors j’attends le 6 mai. Après la fête, j’espère, mais les larmes sont aussi possibles, il sera temps de remettre la machine en route, de commencer à aborder les législatives, chacun selon les aléas de sa circonscription. Tiens ! Là aussi, je suis emmerdé. J’avais toujours dit que je voterai pour le communiste sortant, au nom de l’unité de la gauche, du respect des partenaires et tout ça. Mais quel respect ? Et si le PS décide de récupérer la circonscription, selon les résultats du premier tour de la Présidentielle ? Et si, et si, et si, …

Il faut avancer. Certains ne l’ont pas compris.

Je suis aussi fatigué des socialos, de moi-même donc, à ressasser les mêmes trucs… Il faut toujours avancer les arguments du candidat, faire des petits gestes qui, individuellement, ne servent pas à grand-chose. Un tweet par ci, un tweet par là, … Pourtant, il le faut. Je le fais.

J’attends le 6 mai.

Et le Kremlin des Blogs du 7 au soir.