lundi 5 janvier 2015

Putain de métro...

C’est assez rare que je prenne deux semaines complètes pour les fêtes. Du coup, à part au mois d’août, je n’ai jamais de congés supérieurs à une dizaine de jours. Il s’est ainsi produit un phénomène inédit ce matin : la peur de prendre le métro… Une espèce d’angoisse inexplicable : j’ai bossé plus de cinq ans à la Défense.

J’ai quand même repris mes habitudes. Je ne suis pas le plus à plaindre des Parisiens. Après tout, le temps de trajet moyen est de 43 minutes, je n’en ai qu’une petite dizaine en plus. Ce temps, de l’ordre de 45 minutes (marche comprise) est stable depuis une quarantaine d’année, malgré l’étalement urbain et toutes les critiques que l’on peut faire de la SNCF et de la RATP.

L’INSEE nous dit « Les Franciliens mettent, en moyenne, 34 minutes pour se rendre au travail : deux fois plus de temps que les provinciaux, alors qu'ils parcourent, en moyenne, des distances identiques. » (il faut prendre en compte les heureux qui habitent à coté du travail et n’ont pas besoin des transports en commun pour expliquer la différence). Près de 20% des franciliens ont plus d’une heure de transport. Le temps de trajet moyen d’un banlieusard est à peu près le même que celui d’un Parisien même si les distances sont plus importantes.

D’ailleurs, j’ai chronométré les temps de trajets des différentes solutions qui me sont offertes (métro avec un changement court, métro avec un changement long, métro avec deux changements, bus + tram + RER B + RER A), les variations sont si faibles qu’elles n’entrent pas dans mon choix (la solution qui semble la plus compliquée est en fait la plus rapide mais la distance entre la gare RER et « ma » tour et les incertitudes).

Vous pouvez lire l’étude de l’Insee. On y trouve des choses passionnantes. Par exemple, les femmes ont un trajet nettement moins long que les hommes car elles privilégient la proximité car elles restent majoritairement en charge des tâches domestiques mais, comme elles privilégient les transports en commun et la marche à pied, elles mettent le même temps… A une époque, j’avais fait une étude, auprès de mes collègues, la plupart ne comptait pas dans le temps de transport qu’ils calculaient pour leurs trajets le trajet entre la sortie du transport en commun et l’arrivée au bureau. J’avais chronométré : entre l’arrêt du métro et l’arrivée à l’étage de la tour, il faut 11 minutes. Ainsi, un type qui pensait mettre une demi-heure pour venir bosser, mettait en fait plus de quarante minutes. Un truc pour ne pas se plaindre ?


Toujours est-il qu’en arrivant la station, ce matin, j’ai vu une foule d’andouilles (qui fait la queue pour renouveler son abonnement mensuel alors que l’abonnement annuel est moins cher et renouvelé automatiquement) et un flux de passagers qui descendaient de « mon » métro, signe que je l’avais loupé à une dizaine de secondes près : j’étais bon pour quatre minutes d’attente supplémentaire.

La rame suivante est arrivée, je suis monté dedans. Et je me suis rappelé ce qui m’horrifiait : j’allais devoir passer 50 minutes debout, dont 40 accroché à une barre, avec quasiment aucune chance de pouvoir m’asseoir.


En sortant du métro et en commençant la marche, j’ai retrouvé ce mal de dos familier que j’avais oublié en quinze jours.

vendredi 2 janvier 2015

Des vœux pour une belle année 2015


Tous les ans, j'ai impression de faire le même vœu : que le niveau monte un peu en politique. 

Voila le tweet d'un footballeur probablement connu et gagnant bien sa vie, Matteu Maestracci (dans la colle, en l'occurrence). Avec les milliers d'euros qu'il gagne, ne peut-il pas se demander si un sdf dormant devant un commerce n'est pas un frein pour la clientèle. On me rétorquera que les clients sont des enfoirés et que les commerçants ne valent pas mieux même s'ils ont peur de devenir SDF.

Cette année, le premier SDF mort est un bébé, dans les bras de sa mère. C'est triste. C'est affreux. Ce n'était pas dans la rue mais dans une gare. Ce n'est pas mieux. 

Il n'empêche que si cela n'interpelle pas un footballeur de voir que des gens pourraient ne pas trouver mieux, pour dormir, que le trottoir devant un magasin, c'est grave. 

Le précédent président de la République avait promis que plus personne ne serait obligé de dormir dans la rue. C'est raté. Je ne sais pas ce qu'avait promis l'actuel (à part que tous les Roms expulsés seraient religés...). 

Alors si on pouvait arrêter toutes ces polémiques à la con et que toutes les andouilles bien au chaud devant leurs ordinateurs pouvaient arrêter de dire aux autres ce qu'ils ont à faire ou ne pas faire...

Ou plutôt, si ! Qu'ils le fassent ! Mais intelligemment. On manque de place pour l'hébergement des SDF, il faut donc soit moins de SDF soit plus d'hébergements. Ne sachant pas comment réduire la misère en claquant des doigts, il faut construire plus d'hébergements. 

Alors je fais un vœu. Un seul. Que les bien-pensant ne s'expriment plus en 140 caractères. Même s'ils ont 20000 followers et qu'ils gagnent beaucoup d'argent avec leur notoriété. 

(Un deuxième : que mes potes arrêtent de les RT) 

Bonne année ! 

Hé ! T'as vu la veule du trottoir ? Y dormir...