mercredi 21 novembre 2012

Rendez-vous manqué

Il y a une heure, j’ai reçu un mail : « je vous confirme que je serais à la Comète à 19h30 précises ». J’avais totalement oublié ce rendez-vous. Juste après, je reçois un appel téléphonique d’un fournisseur (un copain, en fait) : « salut Nicolas, bon ben c’est bon, je viens dans vers ton boulot à 18h30 avec Pierre-Yves pour que nous puissions discuter ». J’avais totalement oublié ce rendez-vous.

Suis-je le seul type au monde à accepter les rendez-vous qu’on lui fixe mais à oublier de les noter ? Suis-je le seul type au monde à accepter deux rendez-vous maintenant et à les oublier tous les deux ?

mercredi 14 novembre 2012

Journée de travail exemplaire

Il y a des journées délirantes. Ce matin, par exemple, j'étais horriblement en retard pour le boulot ayant voulu lire un tas de réactions de journalistes suite aux propos de François Hollande.

C'est très revigorant pour le batavophile que je suis mais d'un ennui incroyable. Après avoir chié sur Hollande depuis le milieu de l'été, ces éditorialistes ont réussi à se faire retourner en une seule prestation. Soit ils n'ont aucune conscience politique, soit ils fonctionnent par suivisme de quelques éditorialistes de renom, soit ils font ce qu'ils pensent nécessaire pour faire plaisir à leurs lecteurs.

Tout cela n'est pas exhaustif.

Je me suis donc pointé au taf vers 9h30 avec un travail que j'avais décidé de faire en urgence pour pouvoir le poursuivre avec un collègue dans l'apres-midi, entre deux cuites. J'avais oublié que le collègue était en congés tous les mercredis après-midi depuis la rentrée de septembre.

A 11h50, je me suis cassé pour un repas bien arrosé pour un jour de travail (l'équivalent de quatre bouteilles à trois). Retour au bureau à 15h15.

Départ du bureau à 16h15 pour le pot de... départ d'une directrice au siege de la maison mère. Retour à 17h45.

Je plonge dans les blogs n'étant plus vraiment en état de travailler... Et j'oublie l'heure. Départ à 18h50. Je vais arriver en retard à la Comète.

Mais je crois que ce n'est pas très grave. Je n'ai plus soif.

jeudi 8 novembre 2012

Salon Cartes

Ça faisait des années que je n'étais pas revenu à ce gigantesque rassemblement des professionnels de la profession : la monétique. 3 jours dans deux immenses hall de Villepinte, entièrement consacrés à la carte, toutes les sortes de cartes : de paiement, de transport, d'identité.

C'est un machin d'envergure mondiale (je crois que c'est le plus gros salon dédié à la carte). Tous les industriels (fabricants de cartes, fabricants de machines à fabriquer les cartes, constructeurs de terminaux, fournisseurs de plastique, de puces, génies fous de la biométrie inutile, éditeurs de logiciels de test,...) sont représentés (sauf ceux qui m'intéresse, d'ailleurs, les constructeurs de distributeurs de billets !) en plus des boîtes de service et des machins comme Visa et MasterCard.

Dans le temps, quand j'étais consultant au Groupement des Cartes Bancaires, j'y allais tous les ans. La plupart des commerciaux des stands sur lesquels on s'attardait parce que les produits nous intéressaient ou parce que les hôtesses étaient canon étaient tellement impressionnés par notre badge (c'est le Groupement qui délivrait les agréments pour les cartes et le matériel) qu'ils finissaient généralement par nous offrir le Champagne.

Nous étions incorruptibles mais ça ne nous a pas empêché de partir une fois ou deux dans un état qui ne faisait pas honneur à l'institution qui nous envoyait là-bas.  Depuis une dizaine d'années, j'ai espacé mes visites. C'est peut dire : la dernière date d'au moins cinq ou six ans.

Pourtant, c'est toujours un plaisir d'y aller, on y rencontre des gens qu'on a croisés chez des clients communs il y a dix ou vingt ans. C'est aussi un devoir : ça fait plaisir aux fournisseurs de nous voir (ça les change des clients étrangers qui les visitent habituellement et ça leur permet de nous tirer les vers du nez sur les projets en cours).

Cette année, je n'ai pas rencontré grand monde à part un type avec lequel nous avons partagé un bureau pendant plusieurs années vers la fin des années 90. Ca m’a fait plaisir de le revoir parce que je suis toujours en contact avec des collègues à lui et avoir des nouvelles de quelqu’un pendant dix ans sans le voir me lassait…

J’avais aussi rendez-vous avec un pote commercial dans une boite du secteur (mais c’est le hasard : j’ai annulé un rendez-vous que j’avais avec lui ce soir au bistro parce que je craignais d’arriver en retard à cause du salon… et c’est comme ça que j’ai appris qu’il devait y aller aussi et avait peur d’être en retard à son rendez-vous avec moi).

Vers 15h20, il m’a envoyé un SMS comme convenu pour me dire où il était et je l’ai rejoint à la buvette de l’entrée (une buvette de luxe : chez Fauchon). Après les politesses d’usage et avant même qu’un serveur nous demande ce que l’on voulait boire, je lui ai dit : « Ca me rappelle le temps où on venait ensemble pour le boulot… C’est toujours aussi chiant, ce truc. » « Oui, qu’il me dit, j’ai bien envie de me barrer ». « Alors cassons-nous ! »

Tant pis pour les visites de courtoisie.

mardi 6 novembre 2012

Surprenantes annonces gouvernementales

Le Gouvernement a ainsi annoncé ce matin son espèce de plan pour la compétitivité. Beaucoup de copains, à gauche, sont consternés par l'augmentation de la TVA. Moi aussi, je dois dire, mais pour une raison vicieuse : ayant passé pas mal de temps à lutter contre cet impôt injuste, la pilule a du mal à passer, comme si je devais renier des engagements.
Cela étant, je ne vais pas en faire une jaunisse : l'augmentation du taux principal est dérisoire. Mais elle existe.
Nous allons positiver : nous avons maintenant trois taux bien propres, 5, 10 et 20%. Ca a le mérite d'être simple. En plus, ça ne sera validé qu'à l'occasion de la préparation du budget 2014.

Il y a d'autres aspects qui me gênent. Le premier est cette espèce de précipitation : Louis Gallois remet son rapport hier, le Gouvernement se réunit ce matin pour en discuter et les annonces sont faites dans la foulée. Comme des informations avaient fuité et qu'on peut supposer que le Gouvernement n'est quand même pas un ramassis d'incompétents, on peut penser que tout était prévu à l'avance. De là à penser qu'il s'agit d'une gigantesque manipulation, il n'y a qu'un pas à franchir. Le Gouvernement n'aurait-il pas dicté son rapport à Louis Gallois pour pouvoir y appuyer des machins prévus ? Je ne franchis pas le pas. Disons que M. Gallois a donné des résultats par oral avant la remise officielle et que quelques gugusses ont bossé pour faire un magnifique dossier avec les propositions pour qu'elles soient prêtes et qu'il soit imprimé ce matin…
Il n'empêche que la communication est bizarre : on a beaucoup reproché à Nicolas Sarkozy d'agir dans la précipitation et, cette fois, la précipitation est telle que ça ne peut pas en être. Le CICE (Crédit d'Impôt pour la Compétitivité et l'Emploi) n'a pas pu être inventé hier, l'argumentaire n'a pas pu être fait en moins de 24 heures, surtout avec François Hollande en visite à l'autre bout du monde.
A ce propos, je note qu'il semble ne pas être impliqué dans cette histoire. C'est bien Jean-Marc Ayrault qui est en première ligne. La presse titre bien sur Matignon et le Gouvernement, pas du tout sur le Président ce qui est d'ailleurs « normal » : ce n'est pas au Président de s'occuper de ce genre de bricole. Jean-Marc Ayrault avait besoin de ça puisque sa compétence était mise à rude épreuve, la semaine dernière, où il était accusé de ne pas tenir son Gouvernement et de faire lui-même des couacs.

Le fait que le Président de la République n'est pas en première ligne est intéressant. Si la grogne est trop forte, il pourra toujours annuler l'augmentation de la TVA. C'est un truc que l'on pratique souvent en entreprise : en temps que cadre, je prends des décisions et je les annonce. Si les autres ne sont pas compétents, ma direction peut intervenir et dire « oups, désolé, j'avais oublié de prévenir Nicolas de cet aspect patati patata).
Toutes les boites font ça. C'est une ancienne directrice qui m'avait appris le truc. Je m'égare mais ne mettez jamais votre hiérarchie en simple copie d'un mail, mettez la en copie cachée. Elle pourra toujours faire semblant de ne pas être au courant et rattraper vos actions si elles s'avèrent ne pas être les bonnes.

Je résume la première partie de ce billet qui fera date dans l'histoire de ce blog vu que ça fait longtemps que je n'y ai rien glandé : le bordel est tel qu'il ne peut être que prémédité ou cacher autre chose.
Cacher autre chose ? Je ne vois pas pourquoi on serait à une semaine près… d'autant que les mesures principales s'appliqueront en 2014.
Mais l'élection présidentielle aux USA fera la une des journaux télévisés ce soir et de la presse papier demain matin.

La deuxième chose qui m'étonne dans le plan du Gouvernement est de voir une hausse de la TVA, surtout qu'elle est particulièrement modérée. Tous les gens de gauche ont horreur de la TVA et la grogne est certaine.
Il aurait été facile d'augmenter un tout petit peu la CSG. Les militants qui soutiennent le Gouvernement dans les réseaux sociaux auraient mis leur queue entre les jambes quelques heures alors que maintenant ils sont franchement emmerdés voire, font des billets de blog pour rentrer dans le lard au Gouvernement qui les aurait trahis…
Le Gouvernement n'avait probablement pas le choix d'augmenter un de ces deux impôts pour éviter de se retrouver dans le rouge trop rapidement. Le choix de la TVA est surprenant. Il y a-t-il une volonté du Gouvernement d'épargner les gros salaires ? Juge-t-il que les augmentations des cotisations sur les retraites auraient déjà eu assez de côtés négatifs ?
Il n'empêche que « renier » à ce point une promesse forte est bizarre.
Enfin, renier est un bien grand mot. Le principal engagement était de supprimer la hausse de 1,2 points prévue par la droite. Ca a été fait. Mais de là à la remplacer par une hausse de 0,4, c'est surprenant.

Bref, je me pose des questions…