J’attends le 6 mai à 20 heures. Ce n’est pas de l’impatience,
on n’est jamais impatient de vieillir. Je n’attends pas d’être débarrassé ou d’avoir
un nouveau Président. Si, en fait. J’attends surtout de savoir. Savoir si les
cinq années de lutte contre un pouvoir en place seront terminées, savoir si
nous pourrons vaquer à autre chose, savoir qu’on pourra arrêter ou savoir qu’on
en reprendra plein la gueule pendant cinq ans.
Le 6 mai à 20 heures, j’espère être à Solférino, non pas
pour le principe mais pour faire la fête avec ceux dont je partage la lutte. La
soirée se poursuivra probablement vers Bastille. Je rentrerai surement chez
moi, je n’aime pas spécialement les grands raouts. Je préfère être avec
quelques copains, au comptoir. Peut-être un Kremlin des Blogs, le 7 au soir.
J’attends le 6 mai parce que je suis fatigué. Fatigué de me
battre pour démontrer deux évidences : Nicolas Sarkozy est un mauvais
Président pour la France et François Hollande est le seul à porter un projet
crédible. Fatigué des réacs, des « vrais gauchistes », des
centristes, complètement déconnectés de réalités. Non François Hollande n’agira
pas comme Nicolas Sarkozy. Non François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon n’ont pas
un programme applicable.
Le SMIC à 1700 euros ? Comment on fait dans l’administration
territoriale ? On augmente les impôts pour payer les salaires. Le pouvoir
d’achat donné d’un côté qui repart dans les taxes et l’inflation ?
Pourtant, dès le 22 avril, il nous faudra travailler
ensemble : les électeurs de toute la gauche et un maximum d’électeurs de
François Bayrou, tout droit derrière un candidat, car il n’y a pas d’autre
solution. Au second tour, on élimine. J’entends déjà tous ces peine-à-jouir
ronchonner parce que François Hollande ne reprend pas toutes les propositions
de Jean-Luc Mélenchon et François Bayrou. Ils vivent dans un autre monde.
Alors j’attends le 6 mai. Après la fête, j’espère, mais les
larmes sont aussi possibles, il sera temps de remettre la machine en route, de
commencer à aborder les législatives, chacun selon les aléas de sa
circonscription. Tiens ! Là aussi, je suis emmerdé. J’avais toujours dit
que je voterai pour le communiste sortant, au nom de l’unité de la gauche, du
respect des partenaires et tout ça. Mais quel respect ? Et si le PS décide
de récupérer la circonscription, selon les résultats du premier tour de la
Présidentielle ? Et si, et si, et si, …
Il faut avancer. Certains ne l’ont pas compris.
Je suis aussi fatigué des socialos, de moi-même donc, à
ressasser les mêmes trucs… Il faut toujours avancer les arguments du candidat,
faire des petits gestes qui, individuellement, ne servent pas à grand-chose. Un
tweet par ci, un tweet par là, … Pourtant, il le faut. Je le fais.
J’attends le 6 mai.
Et le Kremlin des Blogs du 7 au soir.
vivement les vacances et qu'on puisse reprendre une activité normale et apaisée sur twitter notamment
RépondreSupprimerOuais...
SupprimerTrès juste billet, il est temps d'en finir.
RépondreSupprimerOuais.
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