jeudi 19 mars 2015

Salut, Lulu !

Je l'avais croisée, il y a deux ou trois ans, devant le 1880. Nous avions papoté de choses et d'autres, raconté nos vie respectives car nous nous étions perdus de vue depuis sept ou huit ans. Elle m'a raconté sa nouvelle carrière de grand-mère, depuis sa retraite, et sa guérison d'un cancer. C'est fou le nombre de gens guéris d'un cancer qui en meurent quelques mois plus tard. 

Je la connaissais depuis 1985, environ. Elle avait déjà les cheveux blancs, à 30 ans. C'est plus tard que nous sommes devenus proches, vers 1990 ou 1995. Vers 2005, les aléas de la vie : la fermeture d'un bistro, une séparation d'un couple d'amis et je ne sais plus quoi... On se voyait de moins en moins souvent puis plus du tout. 

Je me rappelle très bien de notre dernière fête ensemble. C'était chez elle. En écrivant cela, je le rappelle d'une autre fête chez elle, il y a plus de 10 ans. À 1h du matin, en rentrant, un méchant gendarme m'avait fait souffler dans le ballon et conduit au poste. Le verdict des urnes était formel : 0,79. Ça m'avait coûté 600 francs (ça fait donc plus de 13 ans !) mais c'était miraculeux compte tenu de ce que nous avions picolé. 

C'est grâce à Lucette que je n'ai plus jamais pris une voiture en soirée. Tout bien réfléchi, c'était probablement en 1899 compte tenu des bistros que nous avions fréquentés après le repas. Bref...

Car nous étions cela : des fêtards. Je me rappelle de soirée à rigoler, à danser, à chanter,... 

Toute la journée, j'ai pensé à notre petite bande : Lucette, Jocelyne, Yann, Gilles et Philippe, sans compter ceux que nous croisions lors des fêtes plus importantes, comme Jacques ou Fabienne, par qui j'ai appris la nouvelle. 4 ou 5 grosses fêtes par an et tant de petites. 

Lucette et Jocelyne étaient venus à l'enterrement de ma grand-mère. Ma mère m'avait demandé qui étaient ces deux dames. Je lui ai répondu. Elle m'a avoué qu'elle les avaient prises pour ces vieilles qui vont à tous les enterrements dans notre Centre Bretagne. J'avais éclaté de rire en pleine cérémonie. 

Je ne serai pas celui de Lucette, demain à 10 heures. Je suppose que Jocelyne, Yann, Jacques y seront de même que Réjeanne, Yannick et tant d'autres. 

C'est dur de perdre une copine de fête avec qui on a partagé tant de bons moments mais aussi les épreuves de la vie, les confidences, les problèmes de famille, de boulot,... 

Je garde l'image des cheveux blancs, des crises de rire, d'une amie attentionnée,... 

Mes pensées à tous. 

Et aux enfants que j'ai peu connus. 


mardi 3 mars 2015

Blog d'extrême droite : la réponse de @mediapart

Un blog d'extrême droite hébergé par Médiapart est remonté à la surface. Cela a fait un vague scandale dans les réseaux sociaux de gauche. Moi-même, j'en ai fait un billet ici (et pas dans le blog politique auquel je n'avais pas accès). Aujourd'hui, Médiapart a sorti un communiqué pour s'expliquer (il a été "déposé" en commentaire de mon billet d'hier). 

Je comprends les raisons : le blog est peu actif, tous les abonnés à Médiapart ont un blog d'office et ils ne peuvent pas tout contrôler. Et il y a la liberté d'expression et tout ça. 

Il n'empêche que ça ne change rien au problème. 

Médiapart héberge un blog d'extrême droite. 

Au frais des abonnés, d'ailleurs, ce qui est rigolo. D'autant que je ne suis pas abonné. 

Dans mon blog politique, je laisse les "opposants" s'exprimer mais dès lors qu'ils prennent mon blog pour leur tribune, je les vire. Tout ce qui est publié sur jegoun.net l'est avec mon accord. 

Ce qui est publié avec une étiquette "mediapart.fr" devrait être sous contrôle (même a posteriori). La liberté d'expression est une chose. La signature de l'expression une autre. 

lundi 2 mars 2015

Mediapart hébergerait des blogs d'extrême droite ?



Le CV du lascar laisse peu de doutes :

http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Emmanuel_Ratier

Distributeurs de billets : corrigeons Wikipedia

En cherchant un truc pour le boulot, je suis tombé sur la page Wikipedia de « Guichet automatique bancaire » (GAB). Visiblement, j’ai plus de compétences que les rédacteurs qui se sont succédés, notamment pour les pratiques en France. Rien que la première phrase est fausse puisque le machin dit que les GAB font des transactions bancaires alors qu’ils font aussi des machins non bancaires. Ils en citent d’ailleurs deux : la vente de timbres et le rechargement de cartes téléphoniques. Elle dit que les clients peuvent faire des machins en oubliant que des non clients peuvent en faire aussi.

Notons bien que si j’avais une définition à trouver, je serais bien emmerdé. Ce ne serais pas le cas pour « Distributeur Automatique de Billet » (DAB), non seulement parce que l’appellation est implicite mais aussi parce qu’un DAB a une définition réglementaire.

Ce qui nous amène à la phrase : « Le GAB est une extension du DAB (distributeur automatique de billets), qui est un GAB simplifié ne permettant que les retraits. » Un GAB peut très bien ne pas permettre les retraits. Il faudrait néanmoins le refaire en français par l’extension de lui-même simplifié, heu, comment dire ?

« Les GAB permettent l'identification sécurisée des porteurs de cartes grâce au numéro d'identification personnel (NIP), en anglais Personnal Identification Number (PIN). » En français, personne ne parle de « numéro d’identification personnel » mais de code confidentiel et le PIN ne permet pas d’identifier le porteur mais de l’authentifier.

« Quelques GAB reconnaissent les cartes à puce. » Certes… Mais ce qui importe est que les DAB, pas les GAB, reconnaissent les cartes à puce. Notons bien que les reconnaitre est assez facile, ce qui importe (bis) est qu’ils puissent les traiter. Et le traitement de la puce est obligatoire sur tous les DAB en Europe et se généralise dans le reste du monde.

Venons-en à la section « Historique ».

« L'idée de comparer un numéro d'identification personnel (NIP) stocké dans une carte avec celui connu du DAB est le fait de l'ingénieur britannique James Goodfellow en 1965. » Vous pensez réellement que les codes confidentiels étaient stockés dans une carte magnétique, lisible par tout un chacun ?

« Le premier logiciel français transformant les DAB en GAB fut réalisé par Christian Burnier-Framboret pour le compte de SITB (devenue AXIME, puis Atos, leader mondial des moyens de paiements électroniques). Son installation s'est faite dans les années 1987-1988 auprès de trois banques. » Je ne connais pas ce monsieur mais j’ai commencé à travailler sur un logiciel français en 1987. Je faisais alors la maintenance d’applications déployées depuis 1984, sans compter qu’un des premiers fournisseurs de ces machines étaient français et avait son propre logiciel depuis bien avant.

Section « Utilisation »

« Dans la plupart des GAB modernes, le client insère une carte en plastique munie d'une bande magnétique ou d'une puce contenant les données nécessaires à l'identification du client. » Dans la plupart des cas, les machines utilisent la puce et la piste, si la carte a les deux. Ce n’est pas la plupart des GAB mais tous les GAB en Europe.

« Pour demander l'accès à ses comptes, le client saisit un code de quatre à quinze chiffres. » La longueur maximum fixée par les normes internationales est douze. Et essayer de vous en rappeler…

Section « Réseaux »

Elle n’est pas trop erronée mais le « GDG » est maintenant relié à plusieurs réseaux et faire une section au sujet des réseaux sans évoquer Visa, Mastercard, American Express et quelques autres est osé.

« Les GAB n'effectuent de transactions que si l'institution bancaire autorise celles-ci, autorisations qui passent nécessairement par le réseau interbancaire. »  L’institution bancaire est la banque du porteur ou, par délégation, le réseau. Seules les transactions de retrait nécessitent une autorisation.

Section Matériel et Logiciel

« Les GAB font appel à des processeurs avec chiffrement, habituellement installés à l'intérieur de PC enchâssé dans une enceinte sécurisée. » C’est faux. « Enceinte sécurisée » ne veut rien dire et les processeurs avec chiffrement ne sont jamais dans des PC. Ce n’est pas très grave.

« Les GAB se connectent au réseau interbancaire via un modem raccordé à une ligne téléphonique, commutée ou dédiée. » Comme indiqué préalablement dans la fiche Wikipedia, les GAB ne sont pas connectés au réseau interbancaire mais à un GDG. Et à l’époque d’IP, les modems et les lignes téléphoniques sont un peu oubliées… (mais partout).

« Au Canada et aux États-Unis, il est requis que les communications soient chiffrées, cela dans le but de prévenir le vol de données personnelles ou financières. » Cela ne veut pas dire qu’en France les communications soient faites en clair et j’ai un doute sur le chiffrement aux US et pas chez nous…

A propos des systèmes d’exploitation : « D'autres appareils ont recours aux systèmes d'exploitation RMX 86, OS/2 et Windows 98, chacun opérant avec Java. »  Pourquoi pas avec MS-DOS, non plus ? Et que vient faire Java là-dedans ?

Section Fiabilité

« Les GAB sont en général fiables, mais dès qu'ils ont une panne quelconque, le client doit attendre l'ouverture d'une succursale pour obtenir réparation. » Réparation de quoi ?

« Bien que la plupart du temps, les erreurs soient en défaveur des clients, il y a parfois des cas où elles sont en sa faveur. » Quasiment aucune erreur n’est en défaveur des clients… Les banques ne sont pas folles, il y aurait un coût très important en terme d’image et un coût notoire de traitement des litiges.

« Plusieurs GAB impriment les transactions sur un papier, lequel provient d'un rouleau de papier situé à l'intérieur de l'appareil. » Ce n’est pas « plusieurs » mais « tous » vu que c’est une obligation légale et réglementaire (sauf cas de panne).

« L'impression est faite en double, ce qui permet aux institutions bancaires de faire valoir leur point de vue si un client conteste une transaction financière. » Ca fait longtemps que l’archivage des transactions n’est plus sous forme papier, dans la plupart des banques. D’ailleurs : « Dans certains cas, les transactions sont notées électroniquement dans le but de réduire la consommation de papier. » Ce n’est pas la raison principale mais le coût de traitement du papier quand il faut faire des recherches.

Section Sécurité

A mon avis, il ne devrait pas y avoir de « section sécurité » : n’en disons pas trop aux voleurs… Cette section n’est néanmoins pas trop erronée.

« Dans certains cas, des fraudes surviennent lorsque la banque n'insère pas les bons billets, ce qui incite des clients à profiter de la situation. Il semble que les clients qui utilisent ces GAB une première fois ne soient pas poursuivis. Cependant, une deuxième utilisation consécutive mène à une poursuite judiciaire. » Dans ce cas, ce n’est pas une pauvre. Et la banque ne fait pas de poursuite judiciaire : elle perdrait et se rendrait ridicule. Et les clients sont débités de la totalité de la somme obtenue… Il faut alors avoir de sacrés couilles pour porter plainte.

« Des retraits supérieurs à la somme disponible sur le compte et rendus possibles grâce à une erreur de la banque, exposent le client à un délit de vol. » Non. C’est la banque qui l’a dans l’os. Pas la peine de faire des études de droit pour se rendre compte de l’évidence. Par contre, si le client ne restitue pas l’argent obtenu en trop, il peut être emmerdé.

Section « Fabricants de guichets automatiques bancaires »

« L'essentiel de la fabrication des GAB est constitué par du développement logiciel. » Ceci est évidemment n’importe quoi. Le logiciel est important (et me fait vivre) mais la  construction du GAB ne repose pas sur le soft.

Si je peux rendre service.

Si je savais corriger Wikipedia, je le ferai avec plaisir mais j’ai un autre frein : j’ai un doute sur les pratiques en dehors d’Europe (voire de France).

Retrouvailles

Je croyais que c’était en 1996 que je l’ai connu mais c’était en 1997. Peu importe. On avait embauché Arnaud, tout frais sorti d’école, pour un besoin urgent que j’avais,ce qui fait que j’ai été son premier chef, pendant six mois ou un an. On a tout de suite sympathisé. On bossait au siège du cabinet de conseil et on s’était retrouvé tout seul au cours du mois d’août. Il débarquait de sa province (Nantes, je crois) et j’ai la seule personne qu’il connaissait à Paris. Avec sa copine, ils ont pris un appart et ils m’ont invité chez eux. Ils avaient vite commencé à passer une partie de leurs temps à la Comète… devenant très potes avec des copains à moi, avec qui ils sont restés en contact.

Leurs visites se sont espacées, ils sont partis vivre en lointaine banlieue et on s’est perdus de vus vers 2000. Deux ou trois coup de fil de temps en temps, des SMS au premier de l’an…

Le 4 décembre, je buvais un coup avec notre chef de l’époque et il me demande si j’ai des nouvelles d’Arnaud. Je réponds : oui, je crois que ça va. Du coup, je lui ai envoyé un SMS et je me suis rendu compte qu’on n’avait eu aucun échange depuis quatre ans, même pour la bonne année… On s’est donc promis de se revoir rapidement, promesse que l’on prenait à peu près chaque année entre 2000 et 2010.

La semaine dernière, il a fait le premier pas et m’a contacté. On avait rendez-vous au Tourbillon ce midi. On avait une heure trente pour se raconter ces quinze ans…

Tout d’abord, j’avais oublié qu’il faisait une tête de plus que moi mais il a la même tronche qu’à 25 ans. Il m’a reconnu facilement. J’en conclus donc que je n’ai pas changé depuis mes 30 ans. C’est étrange. Quand on vieillit, ceux que l’on a connus beaucoup plus jeunes ressemblent toujours à des gamins alors que ceux que nous prenions déjà pour des vieux cons, à l’époque, étaient probablement moins âgés que nous, maintenant.

En fait, j’avais eu de vagues nouvelles de lui en mai 2014. Il cherchait des informations sur Monéo et était tombé sur un billet que je venais de faire. Surpris de voir un truc aussi précis, il avait cherché le nom de l’auteur et avait vu que c’était moi. Il avait laissé un commentaire.

 C’est ainsi que nous avons parlé de nos centres d’intérêt réciproques, en commençant par moi, avec les blogs et les réseaux sociaux. Il fait partie de ces gens qui ont peur de ces machins… Je peux évidemment parler des réseaux sociaux pendant des heures et des heures.

Toujours est-il que, après, nous avons parlé de lui, son travail, sa vie, ses œuvres,... Et c’est là où je veux en venir :  ça m’a intéressé alors qu’avec toute autre personne, je crois que je m’en serais totalement foutu.


Étrange, non ? C'était un peu comme en 1997, quand je protégeais ce petit jeune, perdu avec sa copine dans l'immensité parisienne.