mardi 6 décembre 2011

Rénovation

Dans l’immeuble où je bosse, il y a d’importants travaux de rénovation, relativement surprenants, d’ailleurs, puisque l’immeuble est quasiment neuf. Je suppose qu’il y a de nouvelles modes et de nouvelles normes.

Par exemple, on avait des murs plaqués de bois clair. « Ils » ont enlevé le placage en bois, ajouté une couche de laine de verre et remis un placage dans une espèce de machin blanc. Ils ont supprimé les miroirs des parties communes et sur les murs « pas plaqués » et les plafonds, ils soignent particulièrement le plâtre : à notre étage, ils en sont à la troisième couche.

Comme souvent, les travaux ne sont pas bien coordonnés. La semaine dernière, un type ponçait puis briquait notre porte en bois mais les plâtriers sont repassés et le boulot est entièrement à refaire. Pire ! Le plafond était terminé quand un mec est venu changer la climatisation (au plafond) et il a été obligé d’en scier une partie pour poser le nouveau machin.

Outre ces travaux dans les parties communes (hall d’entrée, paliers, …), les étages avec des bureaux vides sont totalement refaits. Les modifications sont importantes puisqu’ils ont posé un magnifique escalier en bois entre le rez-de-chaussée et le premier étage, ce qui évitera aux salariés de la société qui s’installera là de faire de passer par les parties communes pour aller voir leurs collègues de l’autre étage.

Les bureaux de ma boîte étant répartis entre deux étages, j’ai moi-même assez souvent à prendre ces parties communes et donc l’occasion de suivre les travaux et d’apprendre à connaître les ouvriers.

Les travaux étant importants, il y a beaucoup de corps de métier impliqués. Par exemple, ce ne sont pas les mêmes gugusses qui mettent le plâtre sur les murs que ceux qui le mettent au plafond… Il faut de tout pour faire un monde : quand ils changent les murs des cages d’ascenseur, il faut des gugusses pour démonter les boutons d’appel des ascenseurs et les machins pour afficher l’étage où ils se trouvent.

C’est en voyant arriver un petit gugusse très trapu qui était visiblement Portugais (délit de faciès, je sais !) que l’évidence m’est venue aux yeux : les ouvriers des différents corps de métiers sont d’origines différentes. Je ne suis pas spécialement physionomiste mais les plâtriers semblent du Moyen Orient, ceux qui mettent le nouveau placage d’Afrique du Nord, par exemple…

Ceci fait que quand on se promène dans les parties communes, on entend un tas de langues différents. Hier, par exemple, j’ai cru reconnaître du Kabyle (je n’y connais rien mais il est très parlé par les ivrognes dans les bistros de Bicêtre, ils retrouvent leur langue maternelle dès qu’ils dépassent les deux grammes).

Le hall de l’immeuble est très haut de plafond, l’équivalent de deux étages, probablement. Il y a un grand échafaudage pour permettre à un gugusse de refaire le plâtre du plafond. Un lascar, « visiblement » originaire du sud de l’Europe de l’Est, est là, posé. Il tient une banderole rouge et blanche pour éviter aux passants de ne pas rentrer dedans.

Ce qui pourrait m’arriver assez facilement, d’ailleurs : j’ai pris l’habitude d’utiliser ses courts déplacements pour aller faire un tour sur Twitter, la tête plongée dans l’iPhone.

6 commentaires:

  1. Oui, c'est souvent le bordel dans l'organisation d'un chantier qui requiert différents corps de métier qui doivent bosser ensemble.
    Tout le monde gueule parce que le maçon n'est pas passé (impossible de faire venir les charpentiers), où que les ouvertures ne sont pas bonnes, puis les plaquistes qui gueulent (sur les maçons, souvent les premiers un chantier), puis les électriciens qui gueulent sur les plaquistes parce qu'ils ont pas installer le placo comme il fallait par rapport aux saignées nécessaires. Sans compter les équipes sur un autre chantier, les incompréhensions, les conneries de l'architecte et le locataire qui ne supporte pas le bruit du tourne-vis parce que "pourriez faire moins de bruit, quand même", c'est pas facile.
    D'où parfois l'intérêt de la petite mousse aux environs de 16h, de moins en moins pratiquée à cause e la sécurité, et puis plus le temps.

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  2. Je ne sais pas où cela se passe, mais dans mon pays,un marché de travaux sérieux,comprend une mission "O.P.C." = Ordonnancement,Pilotage et coordination de chantier.Elle est parfois assurée par la maîtrise d'oeuvre, mais de plus en plus, c'est un intervenant à part. Sans ça, c'est vrai,c'est le souk ! ...

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  3. Oups ! Je suis en retard pour répondre... 12 jours...

    Apo,

    Oui, mais là, les travaux se sont vraiment faits en urgence...

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