Dans l’immeuble où je bosse, il y a d’importants travaux de
rénovation, relativement surprenants, d’ailleurs, puisque l’immeuble est
quasiment neuf. Je suppose qu’il y a de nouvelles modes et de nouvelles normes.
Par exemple, on avait des murs plaqués de bois clair. « Ils »
ont enlevé le placage en bois, ajouté une couche de laine de verre et remis un
placage dans une espèce de machin blanc. Ils ont supprimé les miroirs des
parties communes et sur les murs « pas plaqués » et les plafonds, ils
soignent particulièrement le plâtre : à notre étage, ils en sont à la
troisième couche.
Comme souvent, les travaux ne sont pas bien coordonnés. La
semaine dernière, un type ponçait puis briquait notre porte en bois mais les plâtriers
sont repassés et le boulot est entièrement à refaire. Pire ! Le plafond
était terminé quand un mec est venu changer la climatisation (au plafond) et il
a été obligé d’en scier une partie pour poser le nouveau machin.
Outre ces travaux dans les parties communes (hall d’entrée,
paliers, …), les étages avec des bureaux vides sont totalement refaits. Les
modifications sont importantes puisqu’ils ont posé un magnifique escalier en
bois entre le rez-de-chaussée et le premier étage, ce qui évitera aux salariés
de la société qui s’installera là de faire de passer par les parties communes
pour aller voir leurs collègues de l’autre étage.
Les bureaux de ma boîte étant répartis entre deux étages, j’ai
moi-même assez souvent à prendre ces parties communes et donc l’occasion de
suivre les travaux et d’apprendre à connaître les ouvriers.
Les travaux étant importants, il y a beaucoup de corps de
métier impliqués. Par exemple, ce ne sont pas les mêmes gugusses qui mettent le
plâtre sur les murs que ceux qui le mettent au plafond… Il faut de tout pour
faire un monde : quand ils changent les murs des cages d’ascenseur, il
faut des gugusses pour démonter les boutons d’appel des ascenseurs et les
machins pour afficher l’étage où ils se trouvent.
C’est en voyant arriver un petit gugusse très trapu qui
était visiblement Portugais (délit de faciès, je sais !) que l’évidence m’est
venue aux yeux : les ouvriers des différents corps de métiers sont d’origines
différentes. Je ne suis pas spécialement physionomiste mais les plâtriers semblent
du Moyen Orient, ceux qui mettent le nouveau placage d’Afrique du Nord, par
exemple…
Ceci fait que quand on se promène dans les parties communes,
on entend un tas de langues différents. Hier, par exemple, j’ai cru reconnaître
du Kabyle (je n’y connais rien mais il est très parlé par les ivrognes dans les
bistros de Bicêtre, ils retrouvent leur langue maternelle dès qu’ils dépassent
les deux grammes).
Le hall de l’immeuble est très haut de plafond, l’équivalent
de deux étages, probablement. Il y a un grand échafaudage pour permettre à un
gugusse de refaire le plâtre du plafond. Un lascar, « visiblement »
originaire du sud de l’Europe de l’Est, est là, posé. Il tient une banderole
rouge et blanche pour éviter aux passants de ne pas rentrer dedans.
Ce qui pourrait m’arriver assez facilement, d’ailleurs :
j’ai pris l’habitude d’utiliser ses courts déplacements pour aller faire un
tour sur Twitter, la tête plongée dans l’iPhone.
Oui, c'est souvent le bordel dans l'organisation d'un chantier qui requiert différents corps de métier qui doivent bosser ensemble.
RépondreSupprimerTout le monde gueule parce que le maçon n'est pas passé (impossible de faire venir les charpentiers), où que les ouvertures ne sont pas bonnes, puis les plaquistes qui gueulent (sur les maçons, souvent les premiers un chantier), puis les électriciens qui gueulent sur les plaquistes parce qu'ils ont pas installer le placo comme il fallait par rapport aux saignées nécessaires. Sans compter les équipes sur un autre chantier, les incompréhensions, les conneries de l'architecte et le locataire qui ne supporte pas le bruit du tourne-vis parce que "pourriez faire moins de bruit, quand même", c'est pas facile.
D'où parfois l'intérêt de la petite mousse aux environs de 16h, de moins en moins pratiquée à cause e la sécurité, et puis plus le temps.
Bah ! C'est impossible à gérer...
RépondreSupprimerJe ne sais pas où cela se passe, mais dans mon pays,un marché de travaux sérieux,comprend une mission "O.P.C." = Ordonnancement,Pilotage et coordination de chantier.Elle est parfois assurée par la maîtrise d'oeuvre, mais de plus en plus, c'est un intervenant à part. Sans ça, c'est vrai,c'est le souk ! ...
RépondreSupprimerOups ! Je suis en retard pour répondre... 12 jours...
RépondreSupprimerApo,
Oui, mais là, les travaux se sont vraiment faits en urgence...
Gugusse toi-même!
RépondreSupprimerReste calme.
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