C’est assez
rare que je prenne deux semaines complètes pour les fêtes. Du coup, à part au
mois d’août, je n’ai jamais de congés supérieurs à une dizaine de jours. Il s’est
ainsi produit un phénomène inédit ce matin : la peur de prendre le métro…
Une espèce d’angoisse inexplicable : j’ai bossé plus de cinq ans à la
Défense.
J’ai quand
même repris mes habitudes. Je ne suis pas le plus à plaindre des Parisiens.
Après tout, le temps de trajet moyen est de 43 minutes, je n’en ai qu’une petite
dizaine en plus. Ce temps, de l’ordre de 45 minutes (marche comprise) est
stable depuis une quarantaine d’année, malgré l’étalement urbain et toutes les
critiques que l’on peut faire de la SNCF et de la RATP.
L’INSEE nous
dit « Les Franciliens
mettent, en moyenne, 34 minutes pour se rendre au travail : deux fois plus
de temps que les provinciaux, alors qu'ils parcourent, en moyenne, des
distances identiques. » (il faut prendre en compte les heureux qui habitent à coté du travail
et n’ont pas besoin des transports en commun pour expliquer la différence).
Près de 20% des franciliens ont plus d’une heure de transport. Le temps de
trajet moyen d’un banlieusard est à peu près le même que celui d’un Parisien
même si les distances sont plus importantes.
D’ailleurs, j’ai chronométré les temps de trajets des
différentes solutions qui me sont offertes (métro avec un changement court,
métro avec un changement long, métro avec deux changements, bus + tram + RER B
+ RER A), les variations sont si faibles qu’elles n’entrent pas dans mon choix
(la solution qui semble la plus compliquée est en fait la plus rapide mais la
distance entre la gare RER et « ma » tour et les incertitudes).
Vous pouvez lire l’étude de l’Insee. On y trouve des choses
passionnantes. Par exemple, les femmes ont un trajet nettement moins long que
les hommes car elles privilégient la proximité car elles restent majoritairement
en charge des tâches domestiques mais, comme elles privilégient les transports
en commun et la marche à pied, elles mettent le même temps… A une époque, j’avais
fait une étude, auprès de mes collègues, la plupart ne comptait pas dans le
temps de transport qu’ils calculaient pour leurs trajets le trajet entre la
sortie du transport en commun et l’arrivée au bureau. J’avais chronométré :
entre l’arrêt du métro et l’arrivée à l’étage de la tour, il faut 11 minutes.
Ainsi, un type qui pensait mettre une demi-heure pour venir bosser, mettait en
fait plus de quarante minutes. Un truc pour ne pas se plaindre ?
Toujours
est-il qu’en arrivant la station, ce matin, j’ai vu une foule d’andouilles (qui
fait la queue pour renouveler son abonnement mensuel alors que l’abonnement
annuel est moins cher et renouvelé automatiquement) et un flux de passagers qui
descendaient de « mon » métro, signe que je l’avais loupé à une
dizaine de secondes près : j’étais bon pour quatre minutes d’attente
supplémentaire.
La rame
suivante est arrivée, je suis monté dedans. Et je me suis rappelé ce qui m’horrifiait :
j’allais devoir passer 50 minutes debout, dont 40 accroché à une barre, avec quasiment
aucune chance de pouvoir m’asseoir.
En sortant
du métro et en commençant la marche, j’ai retrouvé ce mal de dos familier que j’avais
oublié en quinze jours.