Je pense toujours à elle et à son enterrement. Figurez-vous qu'il faisait une chaleur à crever et que nous avions invité toute la famille à la maison mais que nous n'avions pas assez à boire à cause de la chaleur. On garde des souvenirs idiots en tête mais je me rappelle ma sœur aller chercher des réserves chez Lidl. Presque vingt ans après.
Je pense à elle non pas parce que c'est - ça aurait été - son anniversaire, j'y pense tous les jours. Je pense à elle parce que nous avons eu une discussion au bistro à propos des prénoms originaux que veulent coller à leurs enfants à venir les jeunots du comptoir. J'ai entendu tellement de conneries que je leur ai dit que son prénom était Vincente.
La pauvre. C'est elle qui a converti la famille à un athéisme forcené, qui a été une des premières divorcées du Centre Bretagne, j'en passe et des meilleures. Cela étant, elle était normale. Elle s'occupait de ses petits enfants, la pauvre,... J'étais dans le lot. Le gros lot, même.
Je me rappelle une fois, elle avait reçu un courrier d'un notaire et avait simplement dit "Tiens ! Mon mari est mort ! Je vais toucher une pension." Je n'y comprenais rien. Il faut dire que je ne savais pas qu'elle s'était remariée après la mort de mon grand-père, et, donc, avait divorcé quelques années après.
Toujours est-il qu'en tant qu'horrible réactionnaire, je ne dirai jamais "ma mémé est morte" ni encore moins que qu'elle est décédée, d'ailleurs. Je vais être un peu grossière mais il me semble qu'une dame est destinée à passer l'arme à gauche avant ses petits enfants.
J'ai lu trop de conneries sur la toile aujourd'hui.
Ça me rappelle l'enterrement de mon autre grand-mère. J'avais acheté la semaine précédente une nouvelle voiture, avec le GPS qui parlait. Du coup, avec les cousins, on avait passé plus de temps à écouter la voiture que le curé (ben oui, l'autre branche de la famille). La première sortie de ma voiture. La moitié dû cimetière de Paimpol qui la regardait. L'autre moitié regardait les tombes.
Amen.
Le respect, bordel !