Dans une précédente série de billets, j’ai raconté ma saga
professionnelle mais je viens d’entendre parler d’une boite, PSINet. J’avais
totalement oublié qu’au cours des aléas des rachats de ma société par
différents groupes, je me suis retrouvé dans ce groupe, quelques temps. C’est
un FAI Texan et je crois bien qu’à l’époque, il y a onze ans, je ne savais pas
ce qu’était un FAI. J’étais déjà Internaute depuis quelques années mais
uniquement au bureau…
J’étais très intrigué. Je ne voyais pas ce qu’un cabinet de
conseil bien Parisien venait foutre dans cette boite Américaine…
En tombant sur PSINet, j’ai eu envie de reconstituer l’historique
et de savoir ce qu’avaient pu devenir les collègues, que j’ai quittés début
2001. Google est magique.
Tout d’abord, je dois avouer qu’il y a une erreur dans la
chronologie que j’ai exposée dans les précédents billets, erreur qui était
également présente dans mon
profil LinkedIn.
La boite où je bossais depuis octobre 87, avec un an d’intermède
au Service Nationale, une « SSII familiale », Sigma Conseil, a été
rachetée en avril 1998 par la société Decan, et non en avril 2006.
Sigma est devenue, de mémoire, Décan Conseil Paris.
En février 1999, la société Decan a été rachetée par la
société Texane Métamor (mais Decan a gardé son nom en France !). Le patron
de Decan est devenu patron de Métamor Europe. Début 2000, Métamor a été absorbée
par PSINet (toujours de mémoire), société de la même taille.
En deux ans, ça faisait beaucoup de changements et surtout,
comme je le disais en début de billet : je ne voyais pas ce que venait
foutre mon cabinet de conseil Parisien dans ce bazar. Il n’était pas possible
qu’un groupe Américain s’intéresse réellement à une structure d’une quarantaine
de personnes (de mémoire, peut-être un peu moins…).
Le Directeur du cabinet en question était devenu un copain.
Il a décidé de monter sa propre boite et je l’ai suivi. J’étais donc un des
créateurs de Profiler SCSI (de mémoire) qui n’a duré que quelques mois.
Le patron de Décan et de ce qui avait été Métamor Europe ne
s’entendait pas avec PSINet et a racheté une partie de Décan pour créer sa
société Sword qui a racheté, en avril, je crois, Sword Consulting.
Mon copain directeur a quitté la boite, en octobre 2005,
pour créer la sienne dans un secteur d’activité qui lui paraissait plus
prometteur. Je m’entendais assez bien avec son successeur mais il n’est pas resté.
C’est avec les suivants que ça a dégénéré, nous n’avions pas la même vue du
métier et c’est a posteriori que j’ai compris sa démarche : il s’agissait
de développer une très forte rentabilité au détriment de la croissance… pour
rendre la filiale « conseil » vendable…
Effectivement Sword Consulting a été revendue fin 2006 à
Maltem.
J’avais mal vécu cette dernière année et le changement m’allait
assez bien même si, sur le coup, je l’ai très mal vécu. J’avais accepté d’intégrer
Profiler SCSI pour développer l’activité de conseil… pas pour être vendu à l’occasion
d’une opération purement financière à une autre boite, par une boite de
laquelle j’étais actionnaire dès la création… J’ai appris ce rachat par un site
d’information boursière que j’ai consulté après la clôture ce qui m’a rendu
furieux. A posteriori, c’était évident : le patron ne pouvait nous
informer avant, il y aurait eu délit d’initié et ne pouvait pas nous appeler un
par un, un vendredi soir.
Sword Consulting a été intégré par Maltem (auparavant, j’étais
toujours dans une petite boite ou une filiale d’un groupe) et je me suis
retrouvé perdu dans une grosse boite, et les inconvénients qui vont avec, à
savoir une triple hiérarchie (une commerciale, une « RH » et une « métier »)
alors qu’avant, je n’avais, depuis 20 ans, qu’un seul référent, en plus de la
hiérarchie chez le client.
Un an après, en octobre 2007, j’ai eu l’opportunité d’entrer
dans ma boite actuelle ce que j’ai fait au bout de six mois (le processus d’embauche
a été long puis il m’a fallu « faire mon préavis »).
Je me rappelle maintenant ce que je disais à l’époque :
j’avais eu plus d’employeurs différents au cours de ma carrière de consultant que
de clients, ce qui n’a pas duré ensuite. Tout en gardant un client principal, j’ai
enchaîné les missions courtes chez d’autres client, bien plus rémunératrices…
et payantes commercialement.
Mes employeurs avaient été Sigma Conseil, Décan Conseil
filiale de Décan, puis de Métamor puis de PSINet, Profiler SCSI, Sword Consulting
filiale de Sword et, enfin, Maltem… le tout en ne démissionnant qu’une fois et
en ne cherchant jamais de travail…
Ainsi, je suis tombé sur PSINet par hasard (c’est un FAI
Américain) en début d’après-midi. Deux choses me surprennent. Tout d’abord, j’avais
totalement oublié cet épisode, où je travaillais dans une des nombreuses
filiales de ce groupe. Ensuite, je n’avais jamais imaginé que cette période, au
cours de laquelle j’ai été trimbalé de structure en structure avait duré 10 ans…
avec une seule période de stabilité qui a duré qu’un peu plus de quatre ans, d’avril
2001 à septembre 2005.
Pour en revenir à PSINet… Je savais que Decan, la filiale
Française (ou Européenne) avait été vendue en mars 2001, un peu après mon
départ, à Getronics pour devenir Getronics Decan, ce qui était « bizarre »,
Gétronics avait racheté quelques années avant Olivetti, ou, du moins, la partie
qui vendait des distributeurs de pognon, mon secteur d’activité.
En faisant mes recherches, je viens d’apprendre que
Getronics et Getronics Decan avaient été rachetées par une boite dont je n’ai
jamais entendu parler : APX Synstar. Fin 2008, les sociétés ont fusionné
au sein d’APX, société qui existe toujours mais dont je n’avais jamais entendu
parler.
J’ignore si des collègues de l’époque Sigma Conseil y sont
toujours, quatorze après.
7 employeurs en 9 ans en ne changeant qu’une seule fois de
boulot. Comment voulez-vous que les salariés restent zen, entre mes 31 et 40 ans ? Comment
voulez-vous que l’économie tourne tant que les boites sont « victimes »
d’opérations financières de la part d’actionnaires sans avoir le temps de créer
la moindre valeur ajoutée ?